

Christèle Pugin
Christèle Pugin a découvert la méditation Vipassana en Inde en 2001, dans la tradition de S.N. Goenka. Depuis, elle a approfondit son chemin au sein du bouddhisme Theravada en participant à de nombreuses retraites avec Anne Michel, mais aussi Patricia et Charles Genoud, Pascal Auclair et Bhante Bodhidhamma. Depuis 2013, elle participe à un groupe d’approfondissement du Dharma guidé par Anne Michel. Elle est responsable depuis trois ans de l’enseignement des soirées de méditation à Bulle, à Fribourg et à Oron. Elle donne aussi des retraites en silence à la Maison Mudita.

Biographie
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours apprécié le silence et la solitude. Petite j’accompagnais ma mère qui décorait l’église de fleurs, et ce que j’appréciais par dessus tout c’était le calme et le silence qui y régnaient. J’y percevais comme un parfum de mystère qui élevait quelque chose en moi. Puis il y a eu, à la fin de l’adolescence, des lectures – Krishnamurti, Jung, Sartre, Huxley – le yoga, et plus tard, la rencontre avec mon compagnon suivie d’un voyage en Inde qui m’ont mise en contact avec la sagesse orientale et la méditation. J’ai participé à ma première retraite Vipassana en 2001 à Dharamkot, dans un centre Goenka installé au milieu d’une forêt de montagne ; 10 jours de douleurs, d’effroi et de souffrance… mais une révélation ! Je me souviens encore comment, les premiers jours du retour au monde, les sons, les goûts, les odeurs, tout me paraissait plus plein ; j’avais l’impression d’être plus vivante, vraiment en lien avec la vie, connectée, reliée. Il y avait moins de construit et plus d’être et c’était simple et bon !
De retour chez nous, j’ai cherché à être guidée dans ma méditation et j’ai rencontré Anne Michel et le groupe de Bulle, puis rejoint l’Association Mudita. Je suis actuellement présidente du comité et chargée, entre autres choses, des inscriptions à certaines retraites, et d’entretenir le jardin autour de la maison Mudita.
Anne a été mon enseignante principale. J’ai bien sûr fait des retraites avec d’autres – Charles Genoud, Bhante Bodhidhamma, Pascal Auclair, Sophie Boyer – mais c’est elle qui m’a le plus nourrit et qui a fait grandir en moi l’élan pour la libération. En m’accompagnant dans cette plongée vers le cœur de l’être, au cœur des peurs et de la noirceur en moi, elle m’a fait voir la possibilité de construire un autre monde ; un monde de sagesse et de compassion ; un monde d’acceptation et de gratitude, le monde de l’ici et maintenant.
Je considère Anne comme ma deuxième mère, celle qui m’a fait naître à mon être essentiel. Je me sens proche à un niveau profond et sa manière de vivre et d’enseigner le dharma me touche au cœur ; je comprends son langage, et son exploration intérieure m’inspire toujours. Ce chemin spirituel et ma rencontre avec Anne m’apparaissent maintenant comme une évidence, un habit que j’enfile à nouveau. Quelque chose en moi comprend intimement et connaît, s’oriente avec intuition sur cette voie du sentir.
Depuis 2014, je participe à des rencontres mensuelles avec Anne et quelques autres méditants pour approfondir le dharma et apprendre à guider des soirées, journées, retraites de méditation. L’image qui me vient, en lien à ce groupe, est celle d’un arbre qui prend ses racines dans les enseignements du Bouddha et dont le tronc est une communauté de valeurs, aspirations, intentions spirituelles. Anne en est une branche maîtresse sur laquelle je me suis posée un long moment avant d’être encouragée à croître dans cette intention de partager et de servir le dharma.

L’enseignement, non seulement de la méditation, semble être une mission de vie. Voilà bientôt vingt que je travaille auprès d’enfants en situation de handicap dans des classes spéciales. En 2016 j’ai entrepris une formation en éducation à l’environnement par la nature afin d’accompagner des groupes d’enfants en forêt. J’ai énormément de plaisir à explorer avec eux les trésors de la Nature, à m’émerveiller de ses beautés et de ses mystères et à apprendre d’elle. Un diplôme de praticienne en herboristerie consciente vient juste de compléter ma formation générale. Les plantes sont pour moi des êtres vivants dont l’approche attentive me connecte d’une autre manière à ma sagesse intérieure. Elles tissent un fil invisible entre la terre et le ciel et me relient au monde spirituel. Le monde des plantes médicinales est un monde magique que j’aime faire découvrir autour de moi dans cette intention d’apprendre à écouter avec les yeux et le cœur tout ouverts. J’ai d’ailleurs donné mon congé à l’institution qui m’emploie actuellement pour développer mes activités en forêt.
Enfin si je devais mettre en mots ce qui m’anime au plus profond, je n’en trouverais pas de plus justes que ceux-ci :
« Au nom de l’aube et des îles du matin, et de la façon dont apparaît la lune et la nuit après qu’elle se soit cachée, je promets que je ne vais pas me déshonorer par la haine, mais offrir humblement mon âme comme gardienne de la nature, guérisseuse de misère, messagère d’émerveillement et architecte de paix »
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